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378 MEMOIRES DE PiERRE DE l'ESTOILE.
a été ci-devant procuré de ma part, et quelle -assistance j'ai donné et donne encore à present, je ne me suis néanmoins contenté de tout cela; ains ay voulu en outre déléguer par devant vous un personnage de telle qualité qu'est le duc de Feria, pour s'y trouver en mon nom, et de ma part faire instance que les Etats ne se dissolvent qu'on n'aye au prealable résolu le point principal des affaires, qui est l'election d'un roy, lequel soit autant catholique que le requiert le tems où nous sommes, à ce que par son moyen le royaume de France soit institué en son ancien estre, et derechef serve d'exemple à la chrétienté. Or puisque je fais en ceci ce qu'on a vû et qu'on voit, la raison veut que ne laissiez pas de là écouler -cette occasion et opportunité;, et que par ce .moyen j'aye le contentement de tout ce que je mérite en l'endroit de votre royaume, en recevant .une satisfaction : laquelle, -quoique elle vise purement à votre bien., j'estimerai néanmoins étre fort grande pour moi-même. Et partant j'ai voulu vous admonester tous ensemble, vous qui marchez pour le service de Dieu, de faire voir maintenant et montrer par effet tout ce de quoi vous avez jusques à present fait profession , attendu que ne scauriez rien faire qui soit plus digne d'une si noble et si grande assemblée : comme plus particulierement vous dira le duc de Feria, auquel je me remets.
«De Madrid, le 1 de janvier 1593. Le Roy; dom Martin de Idiaqs. »
A,cette harangue, le cardinal Pelevé, président de l'assemblée, a repondu par une autre beaucoup plus longue, qui a roulé sur le bonheur de la France lors-
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